Piscine infinie – Graeme Patterson

13 OCTOBRE AU 12 NOVEMBRE 2017

La nouvelle série de sculptures interactives et de photographies exposée à la galerie 3 à partir du 13 octobre trouve sa source dans son plus récent projet intitulé Piscine infinie/Infinity Pool, faisant partie de l’exposition collective « À perte de vue/Endless Landcape », présentée à la Fonderie de Gatineau, à l’été 2017.

Piscine infinie/Infinity Pool présentait 150 étourneaux (starlings en anglais) coulés en résine et perchés dans les hauteurs, au-dessus de trois piscines hors terre qui accueillaient à leurs trois piscines creusées miniatures, séparées par des clôtures blanches qui nous sont familières et qui se répandent en sol nord-américain dès l’arrivée des premiers colons, de façon presque concomitante à l’introduction de cette espèce d’oiseau sur le continent.

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À la Galerie 3 seront exposées cinq photographies (impression numérique) captant des moments de cette installation monumentale et éphémère. À distance intime, chacune des images montre une piscine miniature rendue inutilisable par la fiente noire simulée des étourneaux créée à l’aide d’un dispositif de captation d’eau de pluie.

Ce nouvel opus, qui fait partie d’une réflexion plus large sur la présence d’individus marginaux dans nos villes et au contact du monde des humains, comprend A Sustainable Den, une œuvre multimédia installée jusqu’au 30 novembre 2017 dans la Project Room de la BMO à Toronto et qui met en scène un raton laveur égaré dans un édifice à bureaux. Elle a débuté avec Starling Cage (2015), une œuvre interactive présentée à la Galerie 3 en novembre 2015 dans laquelle un étourneau interagissait avec le spectateur en temps réel grâce à un dispositif de programmation intégré à un coucou en bois fabriqué par l’artiste. Cinq photographies accompagnaient cette pièce centrale, des impressions numériques de moments choisis sur le modèle des saisies d’écran que font les gamers lorsqu’ils atteignent un niveau particulièrement difficile dont ils sont fiers.

Alors que Secret Citadel jouait avec l’anthropomorphisme, Patterson met ici en scène des animaux non domestiqués au contact avec le monde réglé et d’apparence lisse des humains. La part d’humour et de fantaisie qui transperce ce travail n’occulte en aucun cas le propos sous-jacent qui questionne la condition humaine et la relation ambiguë que notre espèce entretient avec le vivant.
 
Player Piano Waltz : une pièce inoubliable à (re)voir
La petite salle de la galerie réserve une surprise de taille : le piano mécanique et la valse nostalgique qui ont conclu le cycle de création précédent avec une puissance et une délicatesse dont lui seul a le secret.

En 2014, Graeme Patterson marque en effet les esprits avec Secret Citadel, une œuvre complexe mariant installation, sculpture, modèle réduit, robotique, stop motion et musique. Fruit d’un processus de création lent et méticuleux, Secret Citadel porte un regard d’une grande profondeur sur l’amitié masculine, en plus de captiver par sa précision et ses prouesses techniques. L’artiste y explore avec inventivité le thème de l’amitié, de l’enfance au difficile passage à l’âge adulte, invitant le visiteur dans un monde parallèle doté d’une forte charge émotive où le rêve côtoie le jeu, le souvenir et la nostalgie.

En partie bar, maison de chambre et hôtel des années 1920, l’édifice perché sur un piano mécanique présente une animation en stop motion (plans filmés image par image). Lorsqu’on y met une pièce de monnaie, le piano joue une partition lancinante composée par l’artiste — Player Piano Waltz. L’émotion est palpable et toute la profondeur de ce grand projet que l’artiste a mis cinq ans à fabriquer nous saisit. 

Né à Saskatoon, Graeme Patterson a été diplômé du Nova Scotia College of Art and Design en 2002 et vit aujourd’hui à Sackville, au Nouveau-Brunswick. Dernièrement, il s’est consacré à la construction de grandes installations qui intègrent animation, vidéo, maquettes, robotique, son, musique, interaction et performance. Ses œuvres ont été vues à travers le monde, notamment dans des expositions individuelles au Musée des beaux-arts du Canada, au MASS MoCA, à l’Art Gallery of Hamilton, au Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, à la Galerie de l’UQAM et à la BMO Project Room (Toronto). Patterson a reçu en 2012 un prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton (arts médiatiques) du Conseil des arts du Canada et a participé à la Biennale de Montréal en 2007. Il a été deux fois finaliste pour le Prix Sobey pour les arts (2014 et 2009).


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